lundi 30 septembre 2024

Lundi 30 septembre 2024.
Torgiano - Castano - Bastia Umbra  - Assisi - 22km et une seule belle montée vers Assise: 224 m

Nous terminons notre chemin aujourd'hui. Le temps est toujours avec nous.  Depuis le départ, le soleil nous aura accompagné. Nous sommes encore bien en forme: il faut croire que nos corps se sont habitués aux longues marches. Les 22 km d’aujourd'hui ne nous inquiètent pas puisque nous allons marcher dans une large plaine fluviale bordée  par des coteaux. Seule la montée finale des 220 m vers Assise va exiger un bel effort.

Les premiers kilomètres sont plutôt  pénibles car nous devons marcher sur une route très fréquentée avant de suivre une route rurale beaucoup plus tranquille. A partir de Bastia Umbra, pendant près de 10km, nous suivons un sentier pédestre longeant la rivière Chiascio, affluent du Tibre, puis son affluent, le fougueux torrent Tiesco. 



Une récente crue a englouti certaines parties du chemin. Il nous faut donc nous en écarter pour ensuite le reprendre. 

A cinq kilomètres,  Assise nous apparaît dans sa blanche luminosité . 

Peu à peu, au détour des méandres du cours d’eau,  cette importante cité médiévale accrochée au Mont Sabasio culminant à 1290 m, s’approche. 

Nous distinguons de plus en plus nettement les clochers et l’ensemble des bâtiments de la basiliques de San Francesco. 

L’enchevêtrement des églises, des bâtisses, des tours, maisons toutes en hauteur impressionne par la hauteur des édifices.

Nous apprivoisons doucement cette cité-citadelle. Après un dernier effort, nous y entrons par la porte San Francesco. 


Quelle joie et quelle émotion. Nous savourons ce parcours qui nous a conduit à la cité de la Paix.

dimanche 29 septembre 2024


Dimanche 29 septembre 2024.
Monte Pitriolo (Perugia), Castiglione Della Valle - Monticelli - San Biagio in. Valle - San Martino in Campo - Torgiano - 27 km et et 289 m de dénivelé positif 

Ce matin il nous faut démarrer encore plus tôt que les jours précédents puisque nous avons une longue étape. Le  joyeux carillon de l’église de Monte Pitriolo nous encourage et anime la campagne et ses habitants encore endormis. 


 Le chemin va finalement bien se faire. Les difficultés sont surtout dans certains passages où nous devons  marcher sur le bord de routes à forte circulation. La conduite des automobilistes nous donne l’impression que les piétons sont des intrus. Aucun ne met son clignotant quand ils nous dépassent! Nous devons  être extrêmement vigilants. 

Après les oliveraies, nous cheminons dans une campagne plus agricole et céréalière.

A la différence de la Toscane qui interdit toute construction nouvelle pour maintenir son paysage identitaire, l’Ombrie a un paysage plus varié. Ce n’est pas encore l’habitat dispersé que nous connaissons en Bretagne mais des bâtisses sont éparpillées  ça et là. Par contre, la maison individuelle semble plutôt rare. Même dans les campagnes, nous passons devant des bâtiments collectifs. 

Plusieurs familles y logent. La cohabitation familiale doit sans doute rester importante. Aucun lotissement de maison individuelle signale l’entrée de villes ou de bourgs. Les terrains agricoles ont l’air certainement plus préservés que chez nous. 

Un randonneur ou un pélerin est peu encombré.

Roseline et Alfred qui cheminent au même rythme que nous 


 Ce délaissement matériel invite à vivre différemment. Nous découvrons mille petits bonheurs. Un banc, qui plus est à l’ombre, nous comble de joie. 


Une fontaine ou un robinet nous permettant de remplir nos gourdes devient source de ravissement. Une fleur particulière , un rayon de soleil le matin nous enthousiasme. Joie simple mais si revigorante.

 

Nous arrivons ce soir à Torgiano, dernière étape avant Assise. 




samedi 28 septembre 2024

Samedi 28 septembre 2024
Panicale - Tavernelle - Monte Pitriolo (Perugia) 19 km et 450 m de dénivelé positif 

Panicale est aussi une cité perchée enserrée dans ses remparts mais elle se distingue par son église au décor flamboyant. 

Accueillis dans les locaux de la paroisse qui jouxte l’église pour la nuit, nous les avons partagés avec Alfred et Roseline pèlerins de Dijon que nous avons croisés sur le chemin. Par le partage de nos modestes provisions pour le repas, nous avons aussi partagé nos vies.

En sortant de la cité, nous contemplons encore une fois le lac Trasimène qui s'étale au loin dans la plaine. 


Après quelques kilomètres sur les sterrati habituels, nous empruntons un étroit sentier forestier ce qui est plutôt rare. Nous marchons en général sur des chemins empierrés parfois ravinés. Nous longeons aussi des routes à plus ou moins grande circulation mais très peu sur des sentiers strictement piétons.

La place des piétons sur les bords des routes n’est pas toujours aisée à cause de l’absence de banquettes. Dans les villes, il faut être attentif car trop souvent les  trottoirs sont étroits ou écornés. Comment font les poussettes ou les fauteuils roulants ? Et pourtant l’Italie nous a devancé aux jeux paralympiques

Les paysages changent : de grands massifs forestiers ont investi les coteaux et les collines. Les cités historiques, perchées sur le sommet des mamelons, se laissent déborder par des faubourgs accueillants l’activité économique et la population.

Après avoir grimpé dur vers Montepitriolo, la difficulté  est de trouver son hébergement dans le dédale des petites rues. 


Mais la vue que nous avons du gîte en vaut bien la chandelle 





vendredi 27 septembre 2024

Vendredi 27 septembre 2024

Chiusi Scalo - Moiano - Paciano - Panicale - 17km et 367 m de dénivelé positif 

Ancienne importante cité étrusque, Chiusi accueille son  Musée archéologique National. La ville actuelle moderne s’étend hors  des remparts et du centre historique. Nous quittons la Toscane pour l’Ombrie.

Cette province n’a pas à rougir de la comparaison avec sa voisine. C’ est  une campagne moins au cordeau, avec plus d’odeurs et de vie. L’Ombrie pays de l’huile, du vin et du miel pourrait presque se prévaloir de la terre promise de la Bible. De ses  villages perchés sur les collines, se dégage un réel charme teinté de mélancolie. Traversés par des rues médiévales bordées de hautes bâtisses , de hauts et puissants remparts les protègent encore . 

Les visiteurs peuvent imaginer l’agitation d’antan. Pas de boutique, quelques cafés et restaurants, les quelques touristes peuvent prendre le temps d’admirer les richesses patrimoniales.


Nous portons, dans notre sac, sur notre dos, notre maison du chemin. Il est notre garde-robe, notre garde-manger, notre bureau…Nous l’organisons pour qu’il soit le plus léger possible. 
Nous cheminons aussi avec une autre besace dans notre coeur. Elle enveloppe nos pensées. En ce moment, nous marchons avec les souffrances des déplacés du Liban et tout spécialement la famille de notre beau-frère, Ali, contrainte, par la folie des faucons israëliens, de fuir vers le nord du pays. La sérénité des champs d’oliviers d’ici résonne pour nous avec l’horreur que les bombes provoquent dans le sud Liban. 

Notre besace porte aussi particulièrement aussi les angoisses de celle que la maladie frappe dans notre entourage.

Aujourd’hui, le chemin suit la ligne de crête longeant le lac Trasimene que nous apercevons au loin et nous arrivons de bonne heure à Panicale. 



jeudi 26 septembre 2024

  Jeudi 26 septembre 2024
Montepulciano - Montallese - Chiusi Scalo - 18km et 320 m de dénivelé positif 

La renommée de Montepulciano n’est plus à faire.

Cette ville aux nombreux palais, églises ou cloîtres de la Renaissance s’accroche à ses remparts surplombant les vastes coteaux du « vino Di Nobile di Montepulciano » réputé mondialement. Les puissantes constructions s’appuient les unes sur les autres rappelant la cité de Carcassonne. 

Il nous faut sans cesse monter. Aux pieds des bâtisses historiques, les innombrables restaurants, caves à vin, pizzerias, cafés ou boutiques d’objets d’art… Cette cité pourrait revendiquer la première place des villes patrimoniales de Toscane si la voiture n’était pas omniprésente. Imaginons Carcassonne avec des voitures!



Lors de notre déambulation, nous découvrons avec une belle surprise une répétition de jeter de drapeaux sur la place de la cathédrale





Notre chemin s’étale doucement dans les riches coteaux. Nous utilisons des sterratas depuis notre périple en Toscane. Elles nous semblent être des voies  communales. Elles sont seulement empierrées avec un revêtement sableux. 

Les automobilistes les utilisent aussi. Compte tenu de l’état du revêtement, ils sont prudents. Par contre, ce n'est plus le cas si nous abordons une route départementale. Pas de bas côté, les piétons comme les cyclistes n’ont plus leur place… Pour prendre le bus par exemple, le passager est sur le bord de la route à ras des voitures ou des camions. 

Les vendanges ont commencé sous le puissant soleil automnale.  Les vignes bruissent des interpellations entre les cueilleurs que nous peinons à distinguer


Après avoir profité d’une vigne abandonnée pour nous désaltérer , nous arrivons à Chuisi Scalo.



mercredi 25 septembre 2024

Mercredi 25 septembre 2024

San Quirico d’Orcia - Pienza - Monticchiello - Montepulciano - 22,5km et 802 m de dénivelé positif 

San Quirico d’Orcia attirent les touristes. Paré de ses hauts remparts percé de puissantes portes, ce haut-lieu patrimonial ouvre la vallée d’Orcia classée au patrimoine de l’UNESCO. 


Ce vaste val est bosselé de puissantes collines en haut desquelles siègent de riches villas. 


 Les vignes ont fait place à des gigantesques parcelles céréalières. Au lever du jour, les jeux de lumières et de brumes matinales créent des tableaux impressionnistes. Beauté…

Quelques énormes tracteurs traînent au loin des puissantes charrues pour préparer les récoltes de la prochaine année. 


Nous descendons d’un village historique pour grimper vers un autre, tout aussi magnifique. 



Les mollets souffrent. En approchant de la ville patrimoniale de Montepulciano, les oliviers s’installent. D’abord, petites oliveraies entourant les propriétés, elles s’enhardissent pour occuper la campagne remplaçant le blé. 



Beauté du panorama, splendeur des villes et villages mais pauvreté de la faune et de la flore. En effet , nous  n’entendons que peu de chants d’oiseaux et ne pouvons nous émerveiller sur une fleur des talus . 

mardi 24 septembre 2024

Mardi 24 septembre 2024

Buenconvento - Torrenieri - San Quirico d’Orcia - 22km 

Buenconvento se cache derrière ses remparts.


Ce village patrimonial de Toscane n’a pas la renommée de San Quirico d’Orcia où nous arriverons cet après midi. Pourtant, il n’a pas à rougir de la comparaison: ses rues étroites agrémentées de pots où s'élancent  rosiers, lauriers et autres plantes grimpantes, ses petites places animées par une fontaine et la musicalité de l’italien, ses nombreuses échoppes ou trattorias



il ne manque que les magasins des artisans d’art pour concurrencer les plus jolis villages toscans. Si nous étions membres du jury de validation, nous voterions pour Buenconvento pour son aspect naturel.

Nous partons au petit matin. L’orage d’hier soir à lavé le ciel et le paysage. Peu à peu, les cyprès déchirent le brouillard 


Nous prenons la Via Francigena. Ce chemin qui va de Canterbury à Rome est une vraie institution en Italie avec des bornes spécifiques et un important fléchage. 



Nous marchons dans le doux paysage toscan: les vignes se laissent couler le long des pentes,


les cyprès se dressent fièrement sur les crêtes des collines ou se tiennent au garde à vous aux entrées des propriétés, les castelets affichent la richesse de leurs propriétaires. 





Le soleil veut nous montrer qu'il n’a pas dit son dernier mot même si on est en automne. Le revêtement du chemin est parfait. Il nous faut quand même grimper. En approchant de San Quirico nous sommes parfois dépassés par quelques marcheurs aux pas vigoureux, d’autres fois nous dépassons ceux qui commencent à peiner dans les dernières montées. 


Nous arrivons au gîte des pèlerins avec joie. Cette première journée a été très agréable malgré une réelle  fatigue dans les derniers kilomètres.