dimanche 10 septembre 2017


11 jours de marche depuis St Junien de Brégère et 344km soit une moyenne de 31 km par jour pour cette période… Ce qui fait depuis Castres 852km en 29 jours soit une moyenne de 29,400km par jour depuis le Tarn.

samedi 9 septembre 2017



ANDREE et THIERRY de NEVERS




Profitant des évènements locaux, nous assistons vendredi soir, dans l'église de la Charité sur Loire au concert du trio Origo, ensemble polyphonique de trois femmes chantant a capella, et échangeons nos impressions sur la Nièvre avec nos voisins de bancs… Neversois, Andrée et Thierry expriment leur dépit sur le repli de leur ville, Nevers : « elle manque de vie», nous disent-ils… Mais passionnés par l’histoire de leur ville, ils nous vantent, toutefois, les incontournables de la préfecture nivernaise.














En fait, nous sommes agréablement surpris par cette ville moyenne. Bien sûr, il nous faut dépasser l’interminable entrée de ville enchâssée dans une succession de zones commerciales aux enseignes internationales et identiques dans toutes les villes françaises… Mais une fois arrivés dans le centre-ville, nous découvrons une cité au fort patrimoine éclairé par la pierre chaude de Bourgogne. Les vitraux contemporains de la cathédrale St Cyr et Ste Julitte illuminent la nef et les chapelles attenantes. 



Pierre Bérégovoy, ancien maire, a su redonner de la splendeur au Palais Ducal, célébrant autant l’histoire que la modernité… Un vaste espace piétonnier ou semi piétonnier nous permet de découvrir les nombreuses richesses historiques et architecturales tels que l’église romane St Pierre ou l’arc de triomphe du XVIIIè qui enjambait la fameuse Nationale 7 jusqu’en 1966… Nevers est une ville éclectique : la faïence côtoie le sport automobile avec le circuit de Magny-Cours et l'histoire tumultueuse des comtes de Nevers avec la châsse de la petite Bernadette de Soubirous.  

vendredi 8 septembre 2017

Jour 12 :  RAVEAU - BOURRAGE LA GRANGE  (source de la Nièvre) 31km


Changement de paysage
En quelques kilomètres le paysage change. Dès la première montée après La Charité sur Loire, des collines boisées de Bourgogne succèdent aux champs à perte de vue du Berry. Les lourdes charolaises blanches pâturent dans les prairies. Le dénivelé reste encore modeste, le point culminant d’aujourd’hui n’a été que de 312m  …

 
De belles forêts de hêtres et de chênes alternent avec les champs de colza ou de maïs… Le sol est encore calcaire mais il semble être plus lourd et plus profond… Cà et là, d’immenses fermes aux hangars métalliques altèrent la quiétude du panorama… Par contre, au détour du chemin, de superbes métairies abandonnées gisent dans les ronces et l’indifférence… Quelques granges bourguignonnes conservent leur prestance en devenant la résidence de quelques rurbains argentés…




La forêt de chênes et de hêtres
Entre la Charité sur Loire et Bourrage la Grange, je traverse quatre forêts… Les trois premières sont des forêts domaniales de feuillus composés essentiellement de chênes et de hêtres. Ces futaies imposent le respect et invite à en apprécier la quiétude. Les routes forestières, les chemins d’exploitation et allées ordonnent avec précision ce gigantesque corps vivant. Cette basilique verte nous enveloppe dans une douceur reposante… Les arbres ont tout leur temps… Un panneau explicatif informe le visiteur sur le cycle du chêne qui est … de 250 ans! Le scieur d’aujourd’hui abat un chêne qui a été planté sous Louis XVI, avant la révolution française !... La forêt invite à la patience…
La forêt de conifères
Plus sombre et plus lugubre que la forêt de feuillus, la forêt de conifères, en plaine, est exploitée pour produire des fûts en quantité… Abattus et rangés le long du chemin, les troncs patientent avant d’embarquer pour la scierie. La mécanisation se joue de ces grumes pourtant immenses. Leurs 15m de longueur et leur 50cm de diamètre semblent être un fétu de paille pour les griffes puissantes du camion grumier… En moins d’une heure, un homme seul aura chargé à ras bord son semi-remorque à triple essieux plusieurs dizaines de gigantesques billes de bois…  

JACQUES , le greeter improvisé
                                                                                                                                      
                                                                                                                                                                                                                                                                                               


Nous avons rencontré Jacques dans la salle d’exposition du prieuré. Veuf depuis 4 ans, cet ancien bijoutier charitois se consacre à valoriser l’histoire de sa ville. Il s’est spontanément proposé de nous faire visiter quelques lieux historiques méconnus comme les anciens greniers à sel, la rue Basse de Loire qui servait autrefois de lieu d'aisance, les anciennes arches du pont de la Loire actuellement dans la cave d’une maison… Il nous a expliqué quelques histoires de la vie d’antan à la Charité… Un greeter sans le savoir…   

jeudi 7 septembre 2017

Jour 11 BAUGY - LA CHARITE/LOIRE - RAVEAU 32km



La Charité sur Loire

Après la traversée des deux bras de la Loire et de L’île du Faubourg qui s'étale sur près de 2km, nos découvrons la ville de La Charité sur Loire qui doit son nom aux pélerins de Compostelle qui demandaient la « charité » aux moines du prieuré. Celui-ci possédait à l'époque la seconde plus grande église romane d’Europe après Cluny avant qu’un incendie ne l’endommage au 16ème. L’ancien prieuré roman a généré une ville de pêcheurs et de mariniers… La restauration réussie des quelques bâtiments religieux restants associée à une sauvegarde des rues et ruelles, des échoppes et des portes offrent aux visiteurs de passage un voyage nostalgique d’une vie révolue … Belle ville avec beaucoup de charme…















La Loire : trait d’union ou limite ?
La Loire sert de limite entre le département du Cher et de la Nièvre à la Charité Sur Loire.
En fait, c’est plus exactement le bras droit car le bras gauche encerclant l’île du Faubourg est, lui, dans le Cher. Le Cher est dans le Berry et la région « Centre » et la Nièvre est en Bourgogne. Lorsque j’ai posé une question au sujet du canal latéral de la Loire aux trois charitois, retraités, gardant l’exposition sur l’histoire de leur ville, la réponse a fusé immédiatement : « mais monsieur le canal latéral de la Loire est dans le Berry et nous on est en Bourgogne ! »…. Ainsi les vieux antagonismes territoriaux semblent bien demeurer vivaces … L’esprit de clocher reste tenace. Bien sûr le patriotisme pour sa commune et sa région est compréhensible à condition qu’il ne constitue ni des œillères et encore moins des murs…  

mercredi 6 septembre 2017

Jour 10 :  BOURGES - BAUGY 34km

Les bourgs de la Creuse, de l’Indre et du Cher


Lors de mes pérégrinations, je traverse quatre ou cinq bourgs dans la journée… Parfois, ce sont de tous petits villages agrippés à leur église et à leur mairie mais avec le terrain de football et un petit lotissement où il ne reste que quelques lots à vendre … Bien souvent de l’école, il ne reste que des bâtiments qui ont été réaffectés en logements ou en salles communales. Dans certains d'entre eux, les maisons s'agglutinent autour d'un château, d'un manoir.
Assez souvent, les bourgs sont plus imposants avec l’école, une supérette, quelques commerces et sa place centrale, la salle et le terrain de sport…
Les chefs-lieux de canton qui se classent dans la catégorie « ville » s’enorgueillissent de leur collège, de la gendarmerie, de la poste, d' équipements culturels et de leur zone commerciale…
J’observe des constantes. La première est la construction de lotissements aux entrées des bourgs avec des maisons modestes quasi-identiques construites par des pavillonneurs locaux alors que, bien souvent, de superbes bâtisses à rénover, attendent un acheteur dans le centre bourg… Une seconde constante, saute encore plus aux yeux : c'est la rénovation récente des centres-bourgs. Sans doute la décision d'entreprendre des travaux a été stimulé par les fonds européens et régionaux , mais c’est surprenant de marcher sur des trottoirs refaits à neuf avec un équipement urbain souvent de bon aloi… Oui, bien souvent les aménagements des centres bourgs sont réussis.    




mardi 5 septembre 2017

Jour 9 : ST GEORGES/ARNON -  BOURGES  34km


Bourges : de vert et dor




Quand on arrive à Bourges le matin, dans les temps où le soleil commence à être un peu haut dans le ciel, on est fasciné par les couleurs dorées des pierres ...La cathédrale bien sûr resplendit mais aussi toutes les maisons à colombages , les palais, tous ces petits trésors architecturaux de la vieille ville harmonieusement restaurés et sauvegardés.









Et puis, nos pas s'éloignent à peine de l'agitation du centre-ville et nous voilà dans un havre vert. La promenade s'impose sous les frondaisons du marais de Bourges .
Ces marais étaient à l'origine un élément de défense de la ville. Les troupes de César s'y seraient enlisés. Au cours des années, ces terres nauséabondes se transformèrent en terres cultivables. Les moines y installèrent de nombreux moulins. A la Révolution, les exploitants en devinrent propriétaires. Aujourd'hui ce sont des jardins familiaux, où poussent amoureusement les légumes , les fleurs, Ce lieu de convivialité et de promenade fait vite oublier la proximité immédiate de la ville, qui se rappelle à nous quand sonne tout proche midi au clocher de la cathédrale.  




lundi 4 septembre 2017

jour 8 : ETRECHET - ISSOUDUN - ST GEORGES/ARNON   37km



Des champs… des champs…






Pour aller à pied de Châteauroux à Issoudun, le chemin traverse des champs qui se succèdent à l' infini… Pas de dénivelé, de la terre, quelques bosquets çà et là, comme des ilots au milieu de l'océan . Ma traversée d'une de ces haltes vertes fait s'enfuir une famille de chevreuils.
   En septembre, le blé et l’orge ont été moissonnés et la terre déchaumée… Au milieu de cette terre nue, quelques carrés de maïs ou de tournesol attendent encore la moissonneuse… Le paysage se révèle d' une sage  et calme monotonie… Au loin, de gros tracteurs griffent le sol pour préparer les prochaines semailles… 

Ces engins ne sont pas les seuls signes de vie dans ce paysage. Une armada d’éoliennes agite leurs bras immenses vers les nuages…  A la sortie d’Issoudun, une ferme solaire étale ses innombrables panneaux…




 



 Finalement, dans ce paysage sans panorama, le regard porte loin et les pensées s’envolent avec les ailes de ces nouveaux moulins…Mes pas se répètent sans que je compte les kilomètres. 

ISSOUDUN

Issoudun : une ville surprise


Le chemin se dandinant parmi les champs nous conduit à Issoudun par l’entrée ouest. Des gigantesques silos montent la garde tels les tours de guet des cités médiévales…



 Des usines distillent des odeurs de malt qu’elles fabriquent avec l’orge du Berry. D’autres bâtiments bruissent de coups métalliques… Puis des cités familiales ouvrières un peu défraîchies s’agrippent aux abords des murs d’enceinte… J’entre donc dans une ville industrieuse… 

Au détour d'une rue, une bâtisse ancienne marque le début d’une autre ville… Des pavés, des bâtiments historiques, un aménagement urbain de bon goût m’indiquent la direction de la vieille ville… La « tour blanche » hissée sur une colline ,pavoise au milieu des ruelles bordées d’hôtels particuliers, de bâtisses médiévales, de chapelles, de tours…

 La rénovation de l’Hôtel de Ville valorise le patrimoine ancien construit avec les pierres blanches de calcaire tout en célébrant la modernité du métal et du verre… C’est simplement beau… Une grande place dallée plantée de platanes et bordée de buvettes invite à bavarder, à déambuler ou à jouer…
Bien sûr, il a fallu aussi dépasser les affligeantes zones commerciales identiques dans toutes les villes avant de poursuivre le chemin…

dimanche 3 septembre 2017

Jour 7 :
 Pause à Clermont-Ferrand près de Claire et Nicolas... Dimanche en famille

samedi 2 septembre 2017

jour 6 : VELLES - CHATEAUROUX - ETRECHET  34km


Forêts privées et forêts domaniales


Entre la Brenne et  Châteauroux s’étend  la forêt de Châteauroux…   L’Office National des Forêts en gère une grande partie, le reste appartient à des propriétaires privés…  Le randonneur sait rapidement qui en le propriétaire…  Nous pouvons traverser les forêts domaniales sur des routes forestières ou des chemins bien aménagés et agréables… Les différentes allées portent même un nom… Il en est tout autre pour les forêts privées. Elles sont barricadées et interdites même aux marcheurs bien inoffensifs  qui n’ont rien de braconniers . Les pèlerins de St Jacques sont donc contraints de cheminer sur les bords des routes départementales pendant de nombreux   kilomètres pour contourner les zones interdites…

Châteauroux

Traverser la France dans les deux sens permet de découvrir nombre de contrées et de villes inconnues. Certaines ne sont que des noms sur la carte de France.  Très souvent , nous sommes agréablement surpris.
Parfois, non… C'est le cas pour Châteauroux que nous n’avions jamais visitées…  Ville moyenne de près de 50 000 habitants, préfecture de l’Indre, au cœur de la France, elle pourrait avoir quelques atouts pour développer une personnalité…   Hélas, la ville est mangée par d’immenses zones commerciales démesurées… Le centre-ville est un patchwork de bâtiments de tous styles et de toutes époques… L’automobile est reine… Le béton et l’aluminium des  « trente glorieuses » a remplacé les vieilles bâtisses de pierre… L' hôtel de ville a quitté le majestueux bâtiment de pierre historique pour migrer vers une tour de béton des années 70, bien mal isolée . 
 Sans doute, l’âme d’une ville ne se résume pas au regard architectural extérieur… Les « gens » en sont les premiers acteurs. Nous y avons trouvé un bar vraiment sympa et des jeunes castelroussins satisfaits d’y vivre…




vendredi 1 septembre 2017

Jour 5  : CUZION - ARGENTON/CREUSE  - VELLES  33km




C’est au pied du barrage d’Eguzon que commence la journée. La mise en jambes est dynamique car je dois grimper jusqu’au sommet du barrage… Soit plus de 60 mètres de dénivelé. Je découvre, au levant, le lac d’Eguzon retenu par une muraille voutée de béton et au couchant, tout en bas, l’usine hydroélectrique… Ses heures de gloire sont hélas révolues… Construit entre 1923 et 1926 par la société « Union Electrique –UHE » en lien avec « La Compagnie Ferroviaire Paris Orléans », il était alors le plus puissant d’Europe et transportait l' électricité  jusqu’à Paris, un exploit à l'époque… Sa hauteur de 61 mètres et sa puissance de 72 MW ne fait plus de lui un colosse aujourd’hui…




En aval, deux autres barrages beaucoup plus modestes régulent les eaux de la Creuse pour le bonheur des pêcheurs mais aussi pour celles des familles fortunées qui construisent sur ses coteaux de superbes demeures de villégiatures…



La marche est « sportive »… Le chemin monte sur la crête puis redescend et ainsi de suite… Le soleil matinal éclaire les ondes de son éventail d’or et de diamant… Les feuilles et les roches nuancent le tableau dans leur palette de  vert, gris et bruns… C’est un régal…








La traversée d’un des villages les plus beaux de France, Gargilesse-Dampierre, poursuit cette marche esthétique… Il est trop tôt pour voir les galeries d’art ou les expositions. Georges Sand qui y avait une résidence d’été en est l’égérie…






La Creuse redevient sage rivière … Elle se prépare à arroser Argenton sur Creuse… Petite ville de 5000 habitants dans laquelle on sent d’emblée une âme… 
Il y a bien sûr ces bâtisses, ces maisons médiévales qui parlent du passé de la ville  mais aussi ces  boutiques de la grande rue commerçante, ces terrasses animées des cafés, ces habitants. Dans un échange avec un argentonnais, Chris apprend que la municipalité a refusé l’installation de grandes surfaces… Il lui explique qu’en 2016, douze commerces se sont installés en centre-ville… Est-ce cette politique qui explique ce dynamisme que nous constatons ?
Après Argenton sur Creuse, nous quittons le granit, les chênes, les hêtres et le relief pour entrer dans le marais de la Brenne… 

LA BRENNE


La Brenne : pays des 1000 étangs… interdits



La Brenne, au sud du Berry, est une ancienne zone marécageuse dont le début de l’aménagement remonte  au moyen-âge… Georges Sand y a situé ses « Légendes rustiques » … pays de brouillard, de feux follets, de légendes, de génies . Qui ne connait pas «  La mare au diable » ou « la petite Fadette »?  


Le parc régional naturel de la Brenne compte 34 communes. Sa politique de communication repose  sur ses 1000 étangs. Sans doute les canards et autres volatiles lacustres peuvent en apprécier les charmes mais point le marcheur. La carte signale les innombrables étangs parmi lesquels le chemin se contorsionne mais, en réalité, ils sont invisibles du sentier. Rideaux d’arbres et souvent d’aubépines, doublés de grillages à mouton et parfois de fil barbelé au-dessus… Sur les portails, je peux lire : « défense d’entrée » « Lieu piégé » « propriété privée »… 




Chacun défend son étang… Parfois, des demeures bien coquettes et même luxueuses bordent les plus grands étangs. Je me suis quand même hasardé à passer ma tête par les quelques trous des murailles végétales pour en voir quelques-uns …
 Un peu décevant cette périgrination dans une Brenne « interdite »…