dimanche 21 mai 2017

JOUR 8  : EYMOUTIERS - ST JUNIEN LA BREGERE 30km


Au nord d’Eymoutiers le paysage s’adoucit progressivement… Les « Puy » peinent à dépasser 600m… Des prairies plus vastes apparaissent et quelques champs d’orge encore verte ondulent sous le vent. La forêt reste toutefois une forte ressource. Des engins de transport ou des tronçonneuses rompent le piaillement des oiseaux. D’immenses tas de billes de bois attendent sur les bords ces chemins leur traitement dans les scieries…



De temps en temps, je traverse des hameaux de quelques habitations. D’immenses bâtiments agricoles témoignent d’une importante activité passée. Parfois restaurés, parfois abandonnés, je perçois les conséquences concrètes de l’exode rural… Comment inverser ce mouvement de dépeuplement de ce que les médias dénomment la « France profonde »? Quelques rares hameaux semblent avoir retrouvés une nouvelle vie… Au détour du chemin, j’aperçois des jeux d’enfants dans les jardins ou des jeunes hommes s’activer à rénover une bâtisse… Des cris d’enfants s’échappent des cours des écoles qui semblent quand même bien grandes…
La désertification rurale comme la « périphérisation » des banlieues sont des enjeux majeurs à relever dans ce début de siècle… Les causes sont certes multiples et les solutions assurément complexes. Espérons que les débats engagés lors de la toute récente campagne présidentielle se concrétiseront pour inverser cette tendance…


L’arrivée à ST JUNIEN LA BREGERE  en Creuse met un terme  à la seconde période du périple Castres-Wuppertal… Petite période, n’est-ce pas ?  Je n’ai marché que 8 jours et fait 242km… J’ai traversé le Quercy (département du Lot), cheminé dans le Haut-Limousin, longé le parc naturel régional  de Millevaches, parcouru la Corrèze du Sud au nord et découvert deux territoires attrayants même s’ils sont différents : le Quercy et le Limousin… 
La troisième période se déroulera sans doute début septembre… Elle devrait me permettre de marcher jusqu'aux portes de Bourges…  











jeudi 18 mai 2017


Jour  7 : TREIGNAC - EYMOUTIERS  33km





 TREIGNAC
La Corrèze est le nom du département dans lequel coule la rivière Corrèze. Celle-ciprend sa source sur le plateau des Millevaches et après 95km, elle se jette dans la Vézère à l’ouest de Brive-la-Gaillarde . Elle ne coule que dans le département qui porte son nom… La Vézère est un affluent de la Dordogne.
Depuis deux jours, je marche dans le Haut-Limousin sur le flanc ouest du plateau de Millevaches. Territoire vallonné de forêts et de bois, j’ai tout le loisir d’apprécier les camaïeux de vert… Le vert sombre des sapinières matures tranche avec le vert tendre des jeunes sapins qui exhibent leurs frêles aiguilles toutes nouvelles. Le vert des chênes se mélangent avec le vert doux des feuilles de hêtre… Parfois, une prairie fleurie ou des genêts rompent ces océans de verdure. De temps en temps, quelques prairies ou clairières offrent l’herbe pour les vaches de race « Limousine »…
Malgré cette forêt omniprésente, point d’impression d’étouffement puisque la topographie altère vallées et pics… Sur les crêtes, un panorama offre au marcheur une vue « à perte de vue »…



Je suis le GR 46. Je commence à avoir une certaine expérience de ces sentiers et la palme revient au balisage des GR traversant le parc régional du Pilat au sud de St Etienne : balisages bien entretenus et opportun, poteaux de position des crêtes ou des carrefours avec l’altitude et les distances… Parfait…
Par contre le balisage du GR 46 entre Treignac et Lacelle est une catastrophe et ne mérite qu'être »lanterne rouge ». Les « marques rouge et blanche » sont rares, mal entretenues et mal positionnées… Les baliseurs ont-ils voulu éprouver la capacité d’orientation du marcheur et en faire un jeu de piste ?
Egaré plusieurs fois, j’ai dû prendre quelques chemins très peu fréquentés et parfois traverser des champs… Les résidents de ces espaces ne sont pas habitués à croiser des marcheurs. J’ai ainsi surpris un renard qui jouait dans les fougères et un chevreuil qui a rebroussé tranquillement son chemin en me voyant… Finalement, les insuffisances du balisage offrent d’autres découvertes au randonneur.

Après plusieurs hésitations et détours,j'ai pû découvrir Eymoutiers en Haute-Vienne, petite ville avec encore ici une richesse patrimoniale remarquable .  

mercredi 17 mai 2017


JOUR 6 : MEYRIGNAC L’EGLISE - TREIGNAC 33km ( dénivelé 600m)


Ma  journée se déroule entre landes, forêt et alpages…
Adossé au plateau des Millevaches, le massif des Monédières s’étend de la Corrèze à la haute vallée de la Vézère. Il se compose d’un enchevêtrement de croupes fortement rabotées où dominent les roches cristallines. Le puy de la Monédière culmine quand même à 919m… Presque de la montagne n’est-ce pas ?
Le chemin me conduit de la vallée de la Corrèze à la vallée de la Vézère en franchissant plusieurs « côtes » dont le puy Mougeau et le Combeau approchant les 900 m…
Dans les vallées, des champs de genêts en fleurs embaument le chemin. Le marcheur breton n’est pas dépaysé… Puis, au fur et à mesure de la montée, les hêtraies et chênaies transforment le chemin en cathédrale de verdure… Au-delà de 750m, les chênes et les hêtres abandonnent: trop haut pour eux. Ce sont les sapins qui prennent le relais. Tels des cierges géants, ils encadrent le sentier. Quand la roche affleure trop au niveau du sol, les pâturages bien épineux, assurent une maigre pitance aux moutons. 








Seuls des moutons, des vaches limousines, de rares champs de seigle… témoignent d’une activité agricole en dehors de l’exploitation de la forêt… 
Si les paysages sont superbes, offrant des panoramas à perte de vue, la vie quotidienne doit être bien dure pour ceux qui y résident. Pourtant, des bâtisses, parfois grandes, parfois plus modestes, en pierres de granite et couvertes d’ardoises rassemblées en petits hameaux témoignent une présence humaine plutôt heureuse: les jardins plantés et semés, les pelouses taillées bien rases et parfois des jeux d’enfants éparpillés…  

mardi 16 mai 2017

Jour 5 : TULLE - MEYRIGNAC L’EGLISE  29km




Connue grâce à François HOLLANDE, notre ancien président , cette ville est difficile à appréhender . Etirée dans l’étroite et tortueuse  vallée de la Corrèze, Tulle est un patchwork confus en terme d’urbanisme. Une tour administrative contemporaine de plus de 20 étages, telle une tour de guet, regarde de haut le vieux centre historique. Au fur et à mesure de l’expansion de la ville, les Tullistes ont été contraints de s’agripper aux coteaux abrupts pour y résider ou y travailler. La rivière coupe la ville en son milieu.  Les bâtiments publics du Conseil Départemental, de la Chambre d’Agriculture, de la Chambre de Commerce et d’Industrie étalés sur les crêtes affirment leurs pouvoirs… Il faut descendre dans la vieille ville autour de la cathédrale Notre-Dame pour découvrir le patrimoine historique.


La ville a payé à la guerre, un lourd tribut bien souvent ignoré . 
En prévision du débarquement, les maquisards libèrent Tulle le 8 juin 1944. Cette libération est vécue comme un affront par les troupes nazies occupantes. Dès le lendemain, l’armée allemande reprend la ville et arrête plusieurs centaines d’habitants. 99 sont pendus dans les rues de Tulles et les autres sont expédiées en déportation . 101 personnes y laisseront leur vie…


L’autoroute A89, reliant Clermont-Ferrant, Tulles, Brives puis Bordeaux, dénommée « la transeuropéenne » enjambe la vallée encaissée de la Corrèze par un superbe viaduc. La modeste rivière peut s’enorgueillir d’avoir contraint les hommes à réaliser un ouvrage d’art de prestige






Mon chemin traverse Corrèze, pierres grises, toits d’ardoise, maisons simples et robustes et par des températures d’été, frisant les 30° s’arrête aujourd’hui devant l’église de Meyrignac



AUBAZINES


Ce village est le lieu d' un ancien monastère bénédictin bien conservé et qui attire encore beaucoup de visiteurs.  Il fut à un moment de son histoire un orphelinat où grandit la petite Gabrielle, futur Coco Chanel.





Les moines, au XIIème siècle, ont réalisé une prouesse technique en réalisant un canal d’adduction de l'eau sur 1,5km. Il est construit parfois à flan de roche, retenus par des murs de soutènement, parfois creusé dans le rocher lui-même … Ce canal servait à alimenter le vivier du monastère et deux moulins… 



Et puis à l'écart du village, nous sommes transportés vers d'autres horizons bien éloignés de la Corrèze en découvrant cette chapelle du petit monastère grec-melkite catholique de la Théophanie , communauté de tradition bysantine, installée ici depuis leur départ de Nazareth en 1965.

lundi 15 mai 2017


Jour 4 : COLLONGES LA ROUGE - TULLE   33km




Le Lot et la Corrèze sont des terroirs importants pour la production de noix. Hélas cette année, une forte gelée tardive a détruit les feuilles et fleurs naissantes. Les noyers ne peuvent qu’exposer leur nudité au milieu de la végétation florissante des autres arbres… La prochaine récolte est bien compromise. Les noyers commencent à reverdir mais avec retard et le stress subi par les végétaux sera préjudiciable à une bonne production de noix…






Lors d’une descente d’une crête je croise un groupe de randonneurs qui, eux, montent… C’est  un groupe de lyonnais qui randonnent ensemble 8 jours par an. Ils « font » Tulle-Rocamadour… Nous échangeons sur nos expériences de chemins et ils repartent joyeusement en papotant…    




Sur l’heure de midi, j’arrive à Aubazines, charmant village corrézien au fort patrimoine et j’y retrouve Chris qui y a découvert quelques richesses, petites pépites trouvées au hasard de nos pérégrinations

dimanche 14 mai 2017


COLLONGES LA ROUGE





    ce qui frappe bien sûr en arrivant à Collonges, ce sont les couleurs..le rouge ocre du grès des maisons, le gris des ardoises, le vert tendre des vignes accrochés aux balcons et pergolas, et toutes les nuances de tons des roses qui fleurissent en ce mois de mai.

    C'est un village touristique, avec son lot de boutiques de souvenirs mais il faut prendre le temps de lever le nez vers tout cet assortiment de coloris harmonieux .







MICHEL de Tulles


A la sortie de Colonge-La Rouge, il faut monter sur la crête pour rejoindre le chemin qui me conduit vers Lanteuil. Cette crête est la faille géologique de Meyssac qui provoque un dénivelé de 250m quand même !... Cette faille marque la rupture concrète entre le grès rouge et le calcaire. C’est une faille bien connue des géologues . 






Lors d’une pause, un randonneur me dépasse. Nous échangeons quelques mots. C’est un tulliste (habitant de Tulles) qui randonne très régulièrement. Il semble connaître tous les circuits de randonnée de la Corrèze. Il marche d’un bon pas. Nous faisons alors route commune pendant 2,5km… Ma « redbery » lui plait. Il aimerait bien, lors de sa retraite randonner au long court…    

jour 3 : GLUGES - COLLONGES  30km


Je traverse le Quercy, cheminant sur le GR 6. Au mois de mai, la verdure printanière cache l’aridité du causse de Gramat.








Le calcaire blanc et ocre du causse  habille les villages et les hameaux. Le patrimoine architectural est remarquable. Jadis, aux Fêtes-Dieu en Bretagne, les  différents quartiers d’une paroisse rivalisait pour réaliser le plus joli reposoir. Dans le Lot, ce sont tous les villages et tous les bourgs qui semblent concourir pour être le site le plus remarquable… Une belle émulation semble pousser les habitants, les associations de patrimoine, les collectivités pour en faire un terroir admirable… Peu de maisons sont à l’abandon… Peu de constructions « bricolées ». Très peu de tôle… Chacun semble vouloir œuvrer à une vaste opération de restauration et d’embellissement du patrimoine bâti…



Sans doute, la dure réalité agricole du causse y participe. La roche calcaire ne retient pas l’eau… La végétation doit lutter pour vivre… Seuls les chênes verts s’y épanouissent au milieu d’une végétation poussive qui satisfait les brebis… L’agriculture centrée sur l’élevage extensif de brebis laitières pour le célèbre petit fromage « rocadamour » n’a pas provoqué de grosses constructions contemporaines.




 Le tourisme et les résidences secondaires développent plus de richesse que l’agriculture… Tout bâtiment « authentique » devient alors une source de revenu… La campagne du Lot ressemble parfois à un écomusée à l’échelle d’un département…

En plus le Quercy est doté de richesses naturelles, archéologiques et historiques qui pourraient rendre jaloux bien des territoires… Plusieurs gouffres et grottes présentent des merveilles minérales et archéologiques, des gisements préhistoriques. La gouffre de Padirac est le plus connu. Le site de Fieux présente un nombre important de « dessins » de mains négatives datant de moins 30 000 ans. Les visiteurs peuvent découvrir dans le Quercy nombres de monuments, châteaux ou bâtisses de l’époque gallo-romaine ou médiévale. Les traces de l’industrie de l’époque moderne avec l’arrivée du train montrent un passé bien productif…  



La marche à pied permet de « sentir » le paysage par nos différents sens : le toucher du sol sous les pieds, les odeurs et la vue les paysages. Après le village de Saillac, nous quittons les chênes verts, le calcaire des causses et les moutons… La terre se fait plus lourde… Quelques bâtisses en grès apparaissent… Les vaches remplacent les moutons et les fermes deviennent des exploitations agricoles. De grands hangars se dressent sur le bord du chemin… Des engins agricoles, souvent impressionnants, sommeillent dans un certain désordre, en attendant la remise en route… L’arrivée à Colonges-La-Rouge confirme avec force ce changement : le rouge du grès remplace le blanc du calcaire.
   




samedi 13 mai 2017

Jour 2 : GRAMAT - GLUGES   29km





Entre Gramat et Rocamadour,  l’ Alzou, cette rivière sèche,  a creusé un véritable canyon créant des paysages et des panoramas grandioses… Parfois, l’eau coule dans le fond du canyon, parfois elle circule en dessous à cause de la porosité du calcaire… Le chemin commence sur les hauteurs de la vallée dévoilant ainsi pour le marcheur la somptuosité du panorama… Si le pèlerin ou le randonneur s’est  levé suffisamment tôt pour découvrir le scintillement du soleil du matin sur les falaises de cette gorge, le spectacle est fantastique…  



















Ensuite, le chemin nous fait descendre sur les bords humides et luxuriants de la rivière… Autre spectacle… Ce chemin est de toute beauté…et nous fait découvrir, encore sous le charme,  la cité de Rocamadour. 




ROCAMADOUR


Au creux d’un rocher, on découvre en 1166 le corps parfaitement conservé d’un ermite que la tradition nomme Amadour. Les pélerins affluent alors , un sanctuaire est construit pour honorer les reliques de ce saint et pour obtenir un miracle de la Vierge Noire dont la cloche miraculeuse signalait le sauvetage en mer de marins.















Après bien des pillages et des destructions, la cité revit  et Rocamadour attire encore aujourd’hui les pélerins en route pour Compostelle, les croyants ou tout simplement les touristes émerveilllés par ces constructions bâtis à flanc de rocher, s’imbriquant les unes dans les autres sur plusieurs niveaux

vendredi 12 mai 2017

Jour 1 : LACAPELLE MARIVAL - GRAMAT 25km



Ce matin, 9h, départ devant le château de Lacapelle-Marival
… J’y avais terminé mon précédent périple le 20 février dernier. Je suis toujours agréablement étonné de retrouver ces lieux qui n’ont pas changé pendant les  trois mois d'absence. Par contre, à la différence de février, les feuilles habillent maintenant les arbres d’un vert tendre et les oiseaux s’en  donnent à cœur joie autour de leurs nids…



Je reprends mes habitudes de marche et au bout de 2 heures , je fais ma pose « fruits secs ». J'ai le plaisir de la partager avec Brigitte et François qui se reposent sous les vieilles halles du hameau de L'Hôpital, entre Lacapelle et Gramat. Ils font la boucle de la vallée du Célé en partant de Figeac et en passant par Rocamadour. Ce sont des randonneurs aguerris qui ont pérégriné sur beaucoup de chemins… Passionnés de randonnées, ils sont aussi baliseurs…








Cette première étape est aussi l'occasion de retrouver la famille. Catherine et Antoine sont à Sarlat. Maud et Marc nous accueillent dans leur maison de Bétaille près de Vayrac. Cela nous donne l'occasion de nous rencontrer tous ensemble et d'échanger sur les dernières nouvelles familiales



mardi 9 mai 2017

2ème étape 




Nous allons traverser l’est du Quercy puis remonter vers le pays de Tulle . le chemin nous fera parcourir le Limousin et nous finirons cette étape dans la Haute Vienne. Seulement 8 jours de marche dans cette région du plateau des Mille Vaches