jour 3 : GLUGES - COLLONGES 30km
Je traverse le Quercy, cheminant sur le
GR 6. Au mois de mai, la verdure printanière cache l’aridité du
causse de Gramat.


Le calcaire blanc et ocre du causse habille les villages et les hameaux. Le patrimoine architectural est
remarquable. Jadis, aux Fêtes-Dieu en Bretagne, les différents quartiers d’une paroisse rivalisait pour réaliser le plus joli reposoir. Dans le
Lot, ce sont tous les villages et tous les bourgs qui semblent
concourir pour être le site le plus remarquable… Une belle
émulation semble pousser les habitants, les associations de patrimoine, les collectivités pour en faire un terroir admirable… Peu de
maisons sont à l’abandon… Peu de constructions « bricolées ».
Très peu de tôle… Chacun semble vouloir œuvrer à une vaste
opération de restauration et d’embellissement du patrimoine bâti…
Sans doute, la dure réalité agricole du causse y participe. La
roche calcaire ne retient pas l’eau… La végétation doit lutter
pour vivre… Seuls les chênes verts s’y épanouissent au milieu
d’une végétation poussive qui satisfait les brebis…
L’agriculture centrée sur l’élevage extensif de brebis
laitières pour le célèbre petit fromage « rocadamour »
n’a pas provoqué de grosses constructions contemporaines.
Le
tourisme et les résidences secondaires développent plus de richesse
que l’agriculture… Tout bâtiment « authentique »
devient alors une source de revenu… La campagne du Lot ressemble
parfois à un écomusée à l’échelle d’un département…
En plus le Quercy est doté de
richesses naturelles, archéologiques et historiques qui pourraient
rendre jaloux bien des territoires… Plusieurs gouffres et grottes
présentent des merveilles minérales et archéologiques, des
gisements préhistoriques. La gouffre de Padirac est le plus connu.
Le site de Fieux présente un nombre important de « dessins »
de mains négatives datant de moins 30 000 ans. Les visiteurs
peuvent découvrir dans le Quercy nombres de monuments, châteaux ou
bâtisses de l’époque gallo-romaine ou médiévale. Les traces de
l’industrie de l’époque moderne avec l’arrivée du train
montrent un passé bien productif…
La marche à pied permet de « sentir »
le paysage par nos différents sens : le toucher du sol sous
les pieds, les odeurs et la vue les paysages. Après le village de
Saillac, nous quittons les chênes verts, le calcaire des causses et
les moutons… La terre se fait plus lourde… Quelques bâtisses en
grès apparaissent… Les vaches remplacent les moutons et les fermes
deviennent des exploitations agricoles. De grands hangars se dressent
sur le bord du chemin… Des engins agricoles, souvent
impressionnants, sommeillent dans un certain désordre, en attendant
la remise en route… L’arrivée à Colonges-La-Rouge confirme avec
force ce changement : le rouge du grès remplace le blanc du
calcaire.
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