jeudi 11 avril 2019

TREVES


Je viens de parcourir 369km à pied depuis Langres en douze jours, soit une moyenne de 30,750km par jour. 
Depuis Castres, j’ai donc marché 50 jours et parcouru 1499 km.

Pour arriver à Wuppertal, je profiterai de la voie cyclable qui longe la Moselle et ensuite le Rhin pour faire quelques étapes en vélo afin de profiter de cet aménagement. 







Et quelques images de cette ville que nous découvrirons à notre prochaine étape:

Kurfürstliches - le Palais électoral


Hauptmarkt - Place du marché

Porta Nigra

Basilique de Constantin



JOUR 12 : WINCHERINGEN - - TRIER (Trèves)(28 km)
villages traversés : Nitell - Wellen – Temmels – Oberbillig –Wasserliesch – Konz -



Je termine cette dernière étape en longeant la Moselle, cheminant sur la voie cyclable. Pour cette dernière journée, le soleil m’accompagne dès potron-minet. Quelques canards s’ébrouent de temps en temps. Pas de péniche. Est-ce que la Moselle souhaite se réveiller doucement et paresser sous le soleil printanier ? Si le spectacle du réveil du fleuve invite le marcheur à rêver, il en est tout autrement sur l’autre côté de la voie douce. Elle est bordée par une voie ferrée et une route. Les trains restent mesurés dans leur passage. Par contre, les camions et les voitures ne cessent de rompre la quiétude du lieu. Que de bruits ! Il faut s’éloigner du trafic routier quelques jours pour prendre conscience du vacarme de l’automobile. Je vais arriver ainsi à Trier, ville d’arrivée de ce périple en oscillant entre le calme du fleuve et l’agitation routière. Il faut toutefois reconnaitre la qualité des aménagements pour vélos et piétons. Le chemin doux est vraiment sécurisé et séparé de la circulation routière. 

mercredi 10 avril 2019

JOUR 11 : HAUTE-SIERK France – WINCHERINGEN Allemagne (31 km)
Villes ou villages traversés : 
France : Montenach – Sierck- les-Bains – Apach 
Luxembourg : Schengen
Allemagne : - Sehndorf - Besh – Palzem - Werh

L’Europe au quotidien
En quelques kilomètres, je traverse les derniers villages lorrains et nous nous retrouvons avec Chris sur le pont-frontière sur la Moselle. Nous sommes dans le « pays des trois frontières » qui porte bien son nom car nous passons d'un pays à l'autre en l'espace de quelques centaines de mètres. Les plaques minéralogiques des voitures croisées attestent bien le brassage des automobilistes. Et je m'engage sur la rive droite de la Moselle avec de l'autre côté du fleuve (rive gauche) le Luxembourg. Chris visite le musée Européen de Schengen.
Cette modeste commune luxembourgeoise est au carrefour de la France, du Luxembourg et de l’Allemagne. C'est pourquoi elle a été choisi pour la signature du traité de suppression des frontières pour une libre circulation de ses habitants. La signature a eu lieu le 14 juin 1985 sur un bateau au milieu de la rivière, sur les eaux des trois pays. 
C'est François Mitterand et Helmut Kolh qui, au cours d'un déjeuner, avaient eu cette idée de suppression des frontières. 


La Moselle, ses méandres, ses vignes, ses péniches



La Moselle est une voie d’eau économique majeure pour la région de la Sarre allemande. Les immenses péniches accompagnent ma marche. La rivière se prélasse entre ses coteaux chargés de vignes . Je vais emprunter maintenant la voie cyclable qui va border la Moselle jusqu’à sa confluence avec le Rhin à Coblence. 




mardi 9 avril 2019

JOUR 10 : VIGY - HAUTE SIERK Moselle(30 km) 
Villages traversés : St Hubert / Aboncourt / Hombourg-Burdange / Hombourg / Kedange-sur-Canner / Verkring





Ce matin, je chemine dans de la ouate. Le brouillard est épais, je ne vois rien devant moi. Derrière moi, le chemin se referme sur mes pas dans la brume. Il faut attendre le milieu de la matinée pour que j’aperçoive les aubépines en fleur. 




La ligne Maginot 


Sur mon chemin je suis surpris de trouver  des casemates et des blockhaus désaffectés en pleine forêt. Nous sommes plus habitués à en rencontrer sur le bord des côtes, vestiges du mur de l’Atlantique.  Au nord de la Lorraine, je traverse cette fameuse ligne Maginot censée empêcher l’invasion de l’armée d’Hitler.







Le deuil d’une économie et d’une culture ouvrière  

D’une actualité plus proche, la pancarte d’entrée des villages barrée d’un bandeau noir nous renvoie au drame que vit ce territoire de Lorraine avec les fermetures successives des Hauts Fourneaux et des mines depuis les années mille neuf cent soixante. Après l’isolement rural de la Haute-Marne et des Vosges, la traversée de la Lorraine nous fait passer du monde rural au monde industriel puis au post-industriel… Les noms de Hayange, Florange, Thionville, Longwy… évoquent la fin d’une culture ouvrière liée aux mines et à la sidérurgie… La fermeture des usines s'accompagne d'un traumatisme important, bien au-delà de la disparition des emplois. Ce monde d’industries lourdes a subi des chocs, des restructurations, des modernisations pour essayer de continuer… mais avec, à chaque fois, des fermetures d’usines… Le marché mondial ou l’arrivée de nouveaux matériaux composites laissent présager un avenir reste bien sombre… C’est toute une région qui est contrainte à se reconvertir en moins de deux générations. 



lundi 8 avril 2019

JOUR 9 METZ - VIGY Moselle (31km) 
villages traversés : St Julien-Les-Metz – Mey – Villers l’Orne- Vany – Sanry-Lès-Vigy


METZ : un coup de cœur


Nous arrivons à Metz par le quartier de la gare où nous dormons et là, premier étonnement quand nous découvrons cette gare aux allures de cathédrale. 
Metz a de multiples visages et lors de notre visite de cet après-midi, dans chaque quartier nous découvrons une facette différente de cette ville.




Le quartier impérial fut construit par l'administration allemande autour de cette gare à fonction principalement militaire qui pouvait embarquer 25 000 soldats et 75 000 chevaux dans la journée. Toutes les constructions alentour ont ce style germanique du début du XX° siècle. 








Le quartier médiéval se niche au cœur de la ville 

autour de l'imposante cathédrale aux immenses verrières et vitraux impressionnants ( 6500m2 ).










Et le quartier des îles qui donnent à Metz des faux airs de l'île de la Cité de Paris... et le quartier Outre-Seille avec la place Saint-Louis d'inspiration italienne... 










Un nouveau secteur se développe autour du centre Pompidou et du centre des congrès Robert Schumann aux constructions résolument contemporaines.
Un coup de coeur donc et Metz se place dans le peloton de tête de toutes les villes que nous avons traversées.
Beaucoup de richesses à découvrir dans cette ville méconnue qui souffre sûrement d'un déficit d'images. 

dimanche 7 avril 2019

JOUR 8 : JEZAINVILLE - METZ Meurthe-et-Moselle (34km) 
Villes ou villages traversés :Blenod-lès-Pont-à Mousson- Montauville –Norroy-lès-Pont-à-Mousson – Vandière – Pagy-sur-Moselle- Novéant-sur-Moselle- - Corny-sur-Moselle - Jouy-aux- Arches-Moulin –lès-Metz- Montigny-Les-Metz 


Surprises sur les bords de la Moselle

  

Les lorrains ont depuis fort longtemps domestiqué la Moselle. 
L’actuel chenal canalisé à grand gabarit a succédé à un premier canal. Ce dernier persiste ça et là quand il n’a pas été comblé par des déchets des carrières voisines. Est-ce ces gigantesques travaux entrepris depuis plus de deux siècles qui ont créé les bras morts, les mares et les marécages que le chemin surplombe régulièrement ? Les anciennes digues, les vieux chemins de halage ou les voies ferrées abandonnées des bords de la Moselle ou des anciens canaux sont devenus de superbes voies vertes réservées aux piétons et aux bicyclettes. Ils font, maintenant, le bonheur des cyclistes et des coureurs à pied.













 En arrivant en face du bourg d’Ancy-Dornot, la voie verte louvoie entre des bras morts et des étangs qui semblent languir à côté de leur rivière nourricière. Leurs rives ont été prises d’assaut par des lignées de pêcheurs qui y ont construit cabanons, barbecues et salons d’été. Autour d’un étang, le nombre de ces résidences de fortune m’incite à penser que la pêche n’est plus le seul intérêt à ces petits coins de bonheur faute de ressource halieutique suffisante. A voir le nombre de fumées des barbecues, il me semble que c’est simplement le plaisir de festoyer en plein air entre copains ou en famille qui fait la richesse de ces « marinas populaires ». 







Avec Zian
En arrivant en début d’après-midi à Metz, la voie verte devient de plus en plus fréquentée et longe les péniches à quai. Des familles se promènent après le déjeuner dominical. Des personnes plus âgées font leur marche sanitaire. Peu de joggeurs déjà rentrés, pas de jeunes qui doivent entamer leur brunch… 
Quand j’arrive auprès d’un adolescent en vue de le dépasser, je m’aperçois qu’il augmente son rythme. Arrivé à son niveau, il se met à marcher à ma vitesse pour que je ne puisse pas le dépasser. Nous marchons ainsi côte à côte pendant près 500m. J’apprends qu’il s’appelle Zian et me dit  : 
- "c’est bien la première fois qur je vois quelqu’un qui aime marcher ». 
Surpris par la présence de ma carte, Il est ébahi par mon périple pédestre et découvre l’existence des GR. En me quittant il me confie  qu’il aime bien marcher lui aussi.






NANCY


Et bien sûr, notre visite commence par cette fameuse place Stanislas, une des plus belles places d’Europe dit-on. 
C’est vrai que les dorures de ses portes de ses fontaines scintillent sous le soleil et qu’elle mérite son nom de place aux portes d'or.
Elle fut construite pas Stanislas, beau-père de Louis XV. Ancien roi de Hongrie qui devint Duc de Lorraine. Dans son prolongement, la place de la Carrière et le palais du Gouvernement s’ouvrent sur la vieille ville médiévale.  











samedi 6 avril 2019

JOUR 7 : VILLEY-St-ETIENNE – JEZAINVILLE  Meurthe et Moselle via NANCY (31km) 
Villes ou villages traversés :Liverdun – Saizerais – St Georges – Dieulouard- 



Je suis le GR 5F qui me fais cheminer tantôt sur les côteaux, tantôt sur les bords de la Moselle. La rivière est déjà bien large. Le sentier bifurque et me fait éviter Nancy et sa banlieue commerciale et industrielle. 
Après la marche du matin, nous prenons donc un bus pour aller découvrir cette ville royale. 

vendredi 5 avril 2019

TOUL

En arrivant à Toul, le regard se pose immédiatement sur les remparts. Ils cernent la ville depuis le XVIII° siècle quand Vauban entreprit de fortifier plusieurs cités lorraines. Toul est la seule ville à garder cette enceinte protégeant des casemates, des magasins de vivres...










Et puis, émergeant des pierres et se reflétant dans les douves, la cathédrale Saint Etienne. C’est Saint Gerard, patron de la ville de Toul, qui posa le première pierre de cette construction.







JOUR 6 : RIGNY-SAINT-MARTIN - VILLEY-SAINT-ETIENNE Meurthe et Moselle(35km) 

Villes ou villages traversés : Choloy-Ménillot –Ecrouves –Toul - 


Interlude de la marche à pied



Mes premières foulées ce matin se font dans une atmosphère vaporeuse et froide. Le thermomètre flirte avec le 0 Celsius et le soleil a bien des difficultés à déchirer la brume. La forêt semble être endormie. Mes pas bruissent sur le sol printanier encore dénudé. Je surprends un lièvre  qui me regarde et déguerpit immédiatement. Par contre, un peu plus loin sur le sentier, un jeune chevreuil cherche de jeunes pousses d’herbe. Je m’arrête, je sors tout doucement mon appareil photo. Il ne bouge toujours pas. J’appuie délicatement sur le déclencheur. Il semble faire la pose. J’essaie alors de m’approcher mais mon mouvement le fait fuir et sautant dans le fourré, il disparait à l’abri de la forêt.
















La Moselle


A Toul, je découvre les berges de la Moselle. Important affluent du Rhin, elle est soit domptéepar un large canal latéral soit canalisée. Les barrages, les écluses, les ponts, les levées révèlent les travaux gigantesques qui ont été entrepris pour permettre la navigation des bateaux rhénans de 1 500 tonnes. Je rentre dans un monde urbanisé et industriel. Mais cette large rivière conserve aussi des passages plus sauvages. Pendant des millénaires elle a creusé son lit, créant parfois des berges abruptes sur lesquelles des villages se sont blottis. La Moselle va devenir ma boussole pendant plus de 300 km jusqu’à sa confluence avec le Rhin à Koblenz (Coblence) en Allemagne. 





jeudi 4 avril 2019

JOUR 5 :  DOMREMY LA PUCELLE – RIGNY-SAINT-MARTIN Meuse (26 km) 
villages traversés : Greux- Goussaincourt – Taillancourt – Champougny – Sepvigny – Chalaines 


Après deux jours passés dans les Vosges, je vais faire une étape en Meuse. Demain, ce sera la Meurthe-et Moselle et après demain la Moselle. Je n’utilise pas des bottes de sept lieues mais je parcours les départements aisément. Les découpages administratifs présentent des mystères. De vieilles histoires de duchés et d’évêchés l’expliqueraient facilement . Le département de Meuthe-et Moselle a une carte pour le moins surprenante. C’est sans doute une des conséquences de l’histoire conflictuelle avec son voisin allemand. 




Une journée sous la pluie

Ce matin, le ciel refusait de se lever. 
C’est sous une pluie froide et des nuages noirs bien menaçants que j’ai gravi la crête de Greux. Bien protégé par une parka imperméable de marin et un sur-pantalon, je peux marcher serein. Il me faut enlever les lunettes à cause de la buée provoquée par l’effort. Je me concentre sur le chemin puisque l’écoulement de l’eau et la gadoue deviennent des pièges potentiels. Telles des œillères, ma capuche limite ma vision. Moins distrait par le paysage qui, lui aussi, fait grise mine, mes pas vont bon train. Les villages semblent déserts. Une rare personne croisée, un joggeur qui a osé braver les éléments à moins qu’il ne se prépare à un trek en Laponie. Les vaches semblent vouloir déjà rentrer à l’étable. Seuls les oiseaux se dissocient de la morosité ambiante. Ils ont tant à faire en ce début de printemps. 
Je marche donc d’un bon pas.
 Après avoir franchi deux crêtes, 
je côtoie la Meuse, tantôt sur sa droite, 
d’autres fois sur sa gauche.
 Je la longe puis le chemin m’en éloigne. 
Il est midi et demi, je suis arrivé au point d’étape. 
En moins de 4h30, j’ai parcouru vingt-six kilomètres.
Finalement, la pluie fait bien avancer le marcheur. 





UNE JOURNEE DE PLUIE... (Chris)


Il pleut... d’une pluie froide qui ne m’incite pas à sortir...
Dans mes lectures, je découvre ce poème d’Antonio Machado:




«  Voyageur, ce sont tes pas
le chemin et rien d’autres.
Voyageur, il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
Le chemin se fait en marchant
et quand on ouvre les yeux en arrière,
on voit le sentier que jamais
on ne doit à nouveau fouler.
Voyageur, il n’est pas de chemin,
rien que des sillages sur la mer. »







En soirée, le soleil a refait son apparition. Sur les mirabelliers apparaissent les premières fleurs et Chantal, notre hôtesse nous régale de la production de l’an passé. 

      Petite note de bonheur...