dimanche 12 février 2017

jour 2 : ST GENEST de CONTEST - ALBI (25km)

C’est une  étape plus réduite aujourd’hui pour pouvoir visiter Albi. 
Le vent d’autan était en forme aujourd’hui. Ce vent qui vient de la Méditerranée souffle le froid en hiver et le chaud l’été. On dit qu’il rend fou. Il est vrai qu’aujourd’hui il était désagréable… 

Le chemin des Droits de l’Homme que j’ emprunte depuis Castres  se termine vraiment bizarrement puisqu’il débouche sur une route départementale… J’aperçois bien l’ancienne voie ferrée qui se poursuit de l’autre côté de la route mais il n’y a aucun aménagement . A travers les ronces, j’entrevois seulement  les anciens rails. J’ai donc dû faire les cinq derniers kilomètres sur les bords  de routes puis sur les trottoirs d’Albi. 
Arrivé dès 13h dans la chambre d’hôte que nous avions réservée, nous avons  disposé de tout l’après-midi pour visiter la cathédrale-forteresse en brique et déambuler dans le centre historique…
Un vrai régal que la découverte de cette ville.



Un dimanche matin sur une voie verte

Aux premières heures du jour, je croise les promeneurs de chiens. Ce sont les lèves-tôt. Quelques vététistes me dépassent. Ils vont bon train… Puis ce sont les séniors qui entament leur promenade de santé en marchant en couple ou entre amis. Quelques-uns s’efforcent de faire une vraie activité physique : petites foulées et grosse transpiration. Viennent ensuite les « quinquas » : l’équipement est plus élaboré et le jogging vise à faire passer l’embonpoint de la réussite sociale ou maintenir une ligne… Ce n’est que vers 10h30 qu’apparaissent les moins de 40ans… Ils sont bien équipés : tenue sportive, couleurs flashy… Parfois, certains courent accompagnés de leur enfant d’âge d’école primaire en vélo… Par contre, la tranche 15/25ans est bien faible… Courent-ils plus tard ? A l’heure où les jeunes parents se promènent avec leurs enfants en poussette? Je n’ai pas pu les voir, j’avais déjà commencé à admirer la cité d’Albi…    













Cette étape est une triste première depuis que je marche....

Sans doute, mon hésitation en débouchant de la voie verte sur la route départementale fréquentée et ma recherche pour trouver un prolongement piéton ont été observées depuis un poste d’observation située dans une maison proche... Pour rejoindre la voie ferrée que je vois plus dégagée au loin, j’ entreprends de traverser  un petit pré en jachère . Après quelques mètres de marche dans le champ, j’entends des hurlements, des vociférations et des cris … Est-ce quelqu’un qui hurle sur un chien qui s’est évadé ? me demandais-je… Je regarde autour de moi et j’aperçois un homme , hystérique, sur le balcon  d’une maison . 
- « Que se passe t-il," lui demandais-je ?  Sa réponse a eu l’intérêt de poser immédiatement le décor de l’échange :
- « dégage sale arabe ou je te défonce, le champ est privé ». J’ai eu l’outrecuidance de lui répondre que je ne faisais que chercher à rejoindre l’ancienne voie ferrée. C’en était trop pour lui… 
- « Je suis chasseur, je vais te tirer comme un lapin, dégage » me crie-t-il… Que faire devant une telle situation pour le moins « ahurissante »… Ne voulant pas nécessairement faire l’objet des faits divers, je fais demi-tour.  Mais  ce forcené ne veut pas en rester là. Il sort en courant de sa maison avec une grosse barre de fer pour « me défoncer ma sale gueule»… Ses cris se sont transformés en wagon entier d’insultes plus sordides les unes que les autres. Considérant qu’il se comporterait comme un chien de garde, j’ai poursuivi, à mon rythme mon chemin, estimant qu’il ne dépasserait pas la limite de sa « propriété »… Ce qu’il fait en effet… La stupéfaction passée, je me suis interrogé sur la violence inouïe de cette situation… M’aurait-il pris pour un de ces migrants ?…avec mon sac à dos, ma casquette, mon hésitation. ...

Fort choquant quand on quitte le chemin des Droits de l’Homme, n’est-ce pas ?   

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