vendredi 14 juin 2024

Vendredi 14 juin 2024 - Susa 

 Ville créée par les Celtes, d’abord opposée à l’Empire Romain, elle s’associe plus tard à César pour la guerre des Gaules. Susa a conservé d’importants ouvrages de l’époque romaine ( 150 et 300 ans après JC).



Le syncrétisme architectural crée une atmosphère originale. La solide cathédrale romane s’appuie sur les restes d’un rempart romain. Un chapelle baroque est adossée à une tour médiévale.






La ville rassemblée sur elle-même, sillonnée de ruelles et de passages couverts, révèle aux promeneurs ses nombreuses églises et chapelles. 



Le chemin d’Assise déambule dans cette cité piémontaise pour conduire le pèlerin vers Turin. 

Nous terminons ainsi notre chemin en prenant le train. Le reprendrons-nous dans l’automne? 

jeudi 13 juin 2024



Jeudi 13 juin 2024 - Grand Croix - Frontière France-Italie - Moncenisio - Novalesa - Sant’Anna - San Rocco - Venaux - Susa

24km et 1400m de dénivelé négatif.

L’hôtel de cette nuit est surprenant. Une grande bâtisse cubique en béton des années 50/60 posé sur le plateau d’herbes rases à 1900 m d’altitude au pied du barrage du lac du Mont-Cenis. Nous avons l’impression d’aller vers un bâtiment de l’époque soviétique. Ce sont les anciens locaux de la construction du barrage qui ont été transformés en hôtel-restaurant. Par contre, à l’intérieur l'ambiance est très conviviale renforcée par un accueil très sympathique du couple hôtelier. Notre a-priori se trouve une nouvelle fois pris en défaut. 


Ce matin, départ pour la descente (- 1400m) vers Susa dans le froid. 



La vallée est très abrupte limitant fortement les possibilités de chemin, nous allons donc beaucoup marcher sur une route à vrai dire très peu passagère. 

A une petite pause, peu avant le premier village italien (Moncenisio), un couple de randonneurs nous rejoint. Nathalie et Emmanuel font aussi le chemin d’Assise. Après un temps d’échange, nous faisons route commune et on parle…on parle…


on descend… on descend jusqu’à un torrent qui nous barre la route. L’évidence est la: nous nous sommes trompés de chemin.  Il faut faire marche arrière, c'est à dire regrimper ce que nous avons descendu allègrement… Nous poursuivons le chemin à notre rythme et avec vigilance cette fois.

Au fur et mesure de notre descente, la température grimpe et le soleil se fait plus fort. 

L’enchevêtrement des maisons, la variété des couleurs, les porches ou arcades en pierre, les chapelles et églises colorées et le chatoiement de l’italien sont un régal. 


Beaucoup de peintures encore sur les maisons.




Nous découvrons avec bonheur des points publics eau, nous permettant de remplir nos gourdes avec de l’eau fraîche.Nous arrivons à Susa, fatigués mais heureux d’avoir terminé cette étape du chemin


Avec Nathalie , nous arrosons notre arrivée à Susa

mercredi 12 juin 2024

Mercredi 12 juin 2024 - Refuge du Suffet (1700m) - col du Petit Monts Cenis (2187) - Grand Croix (barrage du lac Cenis) - 17km - 600m de dénivelé positif 

Au refuge: ni réseau ni wifi. Nous étions les seuls hôtes. Céline nous accueille avec grande gentillesse. Toutes les conditions étaient réunies pour passer une nuit reposante sous la couette et les couvertures car le froid pique à cette altitude. 

Ce matin habillés chaudement nous partons, dans le brouillard, franchir le col du Petit Mont Cenis qui culmine à 2187m. Nous continuons à suivre le chemin qu’aurait emprunté Hannibal voici 2 330 ans. De la voie économique et militaire jusqu'à l’époque napoléonienne, il ne reste plus rien du chemin carrossable. L’érosion et surtout des éboulements l’ont bien abîmé. La roche semble très friable. Les parois de la montagne sont souvent à pic. 

Sur environ 4 kilomètres, nous allons gravir 500m. Parfois, le chemin se perd dans les éboulements. Nous nous repérons aux petits cairns que les grimpeurs précédents ont élevé. Les arbres tombés ne facilitent pas la montée. Mais la marche nous réchauffe.

Après 2h30 d’ascension nous arrivons au col, heureux et plutôt satisfaits de la montée. 

Comme par enchantement, le brouillard se dissipe en partie laissant quelques rayons de soleil nous réchauffer. 

Les couleurs foisonnantes des fleurs des alpages nous émerveillent. Nous prenons le temps de savourer ces couleurs et le jeu de lumières avec les nuages et la montagne enneigée.

Les marmottes s’amusent dans les herbes, arrêtent leur jeu curieuses de voir ces randonneurs passer. Nous en avons vu une bonne cinquantaine sur notre parcours.

Nous longeons le lac artificiel du Mont-Cenis sur plusieurs kilomètres. 



Notre hôtel se trouve juste en dessous du barrage de pierre. Nous espérons que les marmottes ne vont pas creuser cette nuit des galeries ! 


Mardi 11 juin 2024 - Modane - Villarodin - Bramans - Refuge du Suffet sur le Mont Cenis - 22 km - 1045m de dénivelé positif 

Depuis St Jean de Maurienne, nous passons de 550 m d’altitude à 1080 m à Modane puis 1700m au refuge de ce soir.

Modane s’est développée autour de sa gare et de la douane qui étaient très actives jusqu'aux années 60/70. Mais actuellement , à cause d’éboulement à quelques kilomètres en aval, plus aucun train ne circule depuis le 27 août dernier. 

A la sortie de Modane, nous longeons sur plus d’un kilomètre, un centre opérationnel et une base de vie du chantier du tronçon souterrain (52 km) de la ligne ferroviaire Lyon-Turin. C’est une petite ville en modules préfabriqués: des résidences pour les salariés, des bureaux, des centres techniques, des ateliers, des garages, des routes, une usine à béton…



Nous prenons un chemin forestier qui va monter vers la commune de Villarodin qui se situe sur l’ubac de la vallée. 



Plus loin, nous apercevons un terrain grillagé avec interdiction d’entrer, à l’intérieur des bâtiments en béton de type industriel et des citernes de gaz. Nous nous arrêtons pour regarder quand tout à coup un sirène se déclenche suivi d’un énorme bruit qui nous terrifie et nous fait mal aux oreilles. On a l’impression que plusieurs avions à réaction se préparent à décoller. Nous déguerpissons et essayons de nous protéger au cas où nous serions au mauvais moment au mauvais endroit. Au bout de 10 mn, ce vacarme cesse. C'est en arrivant au village prochain que nous avons une explication. C’est un centre de recherche de soufflerie de l’aérospatiale. On y teste les effets des hélices, des ailes et autres éléments des avions ou fusées. Ce centre utilise la capacité énergétique de la chute d’eau provenant des lacs des montagnes environnantes.

Après cette frayeur, nous retrouvons le calme de la montagne. Nous quittons la vallée de l’Arc pour prendre celle de l’Ambin. Nous n’avons plus de bruit provenant des routes. Seul à midi, les cloches des différents villages se répondent

L’Ambin dévale des sommets avec fougue. Son eau est claire et creuse de profondes gorges dans le gypse de la montagne. Nous apercevons d’ailleurs une usine de plâtre dans le fond de la vallée. Nous croisons de multiples cascades et torrents qui débordent sur le chemin. Il faut parfois se déchausser.



A Bramans, nous prenons le chemin d’Hannibal qui y est passé avec ses éléphants et ses 25 000 hommes. 



Un pélerin rempli de dévotion n’avancerait pas vite vu le nombre de chapelles ou d’oratoires que nous dépassons. Certaines valent le coup de s’y arrêter. 


Nous avons mis nos lunettes de soleil en partant ce matin. C’est la première journée qu’on les garde jusqu'à notre arrivée dans le refuge qui nous accueille ce soir. Enfin, une journée de beau temps.




lundi 10 juin 2024



Lundi 10 juin 2024 - St Michel-de-Maurienne - Orelle - La Fusine - Bon Villard - Modane - 24 km et 1050m de dénivelé positif

Hier soir, triste soirée électorale exceptée quelques communes comme Redon ou Rennes qui n’ont pas placé les populistes en tête. 

Ce matin, nous avons dû prendre le train entre St Jean-de-Maurienne et St Michel de Maurienne car les chemins entre ces deux villes sont très perturbés à cause des travaux du futur tunnel ferroviaire reliant Turin. 

Pour les premiers kilomètres, nous longeons la voie ferrée, fermée depuis l’année passée à cause d’un énorme éboulement survenu le 27 août 2023. Notre chemin va et vient dans le tissage que forme la rivière l’Arc, la ligne ferroviaire , l’autoroute et la route nationale.



Dès le village d’ Orelle, nous grimpons sur l’adret de la Vanoise, prenant peu à peu de l’altitude.  Les versants de la montagne étant très abrupts, nous dominons l’ entrelacs des voies routières et ferroviaires qui peinent à se caler dans le fond de la vallée. 

Seul, l’Arc fait bouillonner ses eaux noires chargées de poussières de schiste ardoisier. 

















Nous allons de hameaux en hameaux. Dans chaque lieu-dit, nous retrouvons les maisons au toit de lauzes, le lavoir avec l’eau fraîche et buvable, la chapelle.



Notre chemin est régulièrement traversé par les torrents qui descendent des neiges d’altitude et ponctué de croix, de calvaire.



Pour arriver à Modane, notre choisissons un raccourci qui nous rallonge de deux kilomètres…Mauvais choix, n’est ce pas?


dimanche 9 juin 2024

 Dimanche 9 juin 2024: St Jean-de-Maurienne - circuit des Hauts de St Jean - 8 km et 300m de dénivelé 

Les échos que nous avons de la Bretagne nous rendent jaloux car le soleil y est présent alors qu’en Maurienne, nous continuons à subir une météo capricieuse alternant brouillard et pluie avec des moments ensoleillés. 

Pour notre (court) séjour dans la sous-préfecture  de Maurienne, nous avons loué un petit châlet bien confortable dans le camping municipal de St Jean de Maurienne.

La ville se blottit dans le val formé par la confluence de la vallée de l’Arvan et celle de l’Arc bloquée par les puissants massifs culminant pour la plupart à plus de 2 000m. Être la capitale mondiale des cyclogrimpeurs et des cols renommés, et ville du couteau Opinel sont ses deux fiertés.





Ancien évêché doté d’une cathédrale, d’un cloître et d’un ancien palais épiscopal, cette ville a une histoire riche. Sa richesse ancienne due  au moyen-âge au culte des reliques des “3 doigts de St Jean le Baptiste”, s’est poursuivie par l’activité industrielle du début du 20 ème siècle.


En 2024, la situation est un peu plus difficile. Les travaux d’aménagement actuels du centre ville semblent indiquer qu’elle est en recherche d’une nouvelle ère de vitalité.

Notre balade matinale nous a offert de forts panoramas ouverts sur la vallée.


Nous rentrons sous les 1ers roulements de tonnerre . Vite à l’abri et au repos pour le reste de la journée !





samedi 8 juin 2024

Samedi 8 juin 2024: St Etienne-de-Cuines - Ste Marie-de-Cuines - Pontamafrey - Montpascal - Hermillon - St Jean-de-Maurienne 

L’hébergement de cette nuit s’est fait de façon « 2.0 » : une réservation en ligne, un paiement en ligne, un code reçu par SMS pour ouvrir une boîte à clé. Aucun contact humain… à part le chien qui nous a salué.

Le temps reste toujours incertain. La météo commence vraiment à perdre les pédales. Sur quelques heures nous pouvons passer du chaud au frais et à la pluie. 

Nous marchons dans la vallée, d’abord de la basse Maurienne pour arriver dans celle de la Moyenne Maurienne.





La vallée est profonde et fortement encaissée. En dehors de la ligne ferroviaire, de l’autoroute Chambéry-Turin, de la route départementale et de la rivière l’Arc, il reste peu de place. . Dès que la vallée s'élargit, les Médulles (habitants de la basse et moyenne Maurienne) y ont construit un village. 



Nous empruntons la route départementale qui est, ce samedi matin, fréquentée par les très nombreux cyclistes qui s’attaquent à l’un des nombreux cols environnants.

A l’approche de Pontamafrey, nous apercevons quelques petites chapelles perchées sur des lieux les plus improbables.



Nous faisons un détour pour découvrir les cascades des gorges de la Ravoire. Ce puissant ruisseau prend sa source à 2140 m dans la Montagne des Coins qui est sur la crête de partage des eaux entre la Vallée de la Tarentaise et la Vallée de la Maurienne. 


Les derniers kilomètres sont un peu plus compliqués car la circulation devient gênante. 

Nous arrivons à  St Jean de Maurienne avant la pluie menaçante…qui finalement ne tombera que plus tard dans la soirée.

vendredi 7 juin 2024

Vendredi 7 juin 2024:  Chamoux-sur-Gelon - Aiguebelle- La Chambre - St Etienne-de-Cuines

Nous quittons le village de Chamoux après une nuit passée en demi-pension dans un café-restaurant-hôtel au charme désuet. Nous étions les seuls clients. La gentillesse réservée du tenancier a ajouté à ce séjour un côté un peu décalé. 



L’Arclusaz domine le village et les pépinières de plants de vigne.




Dans notre dos, le Granier et la Roche du Guet au loin ferment la cluse de Chambéry.



Nous allons quitter les pré-Alpes  et marcher sur les marges du massif de Belledonne. Le chemin s’allonge sur les bords de la vallée de l’Arc qui va en se resserrant lorsqu’on arrive aux portes de la vallée de la Maurienne. Nous laissons les Bauges sur notre gauche et la vallée de la Tarentaise.



Depuis deux jours, la météo joue la capricieuse: grosse chaleur jusqu’au début de l’après midi puis pluie orageuse. Nous craignons de gros orages prévus dimanche, une de nos plus longues étapes. Nous avons donc décidé de modifier notre itinéraire avec quelques kilomètres en train pour ne pas avoir à marcher ce jour là.

Depuis Montmélian, nous découvrons de nombreuses stèles dédiées aux résistants fusillés ou massacrés par les troupes nazis.



La fuite de l’armée d’occupation s’est faite dans la terreur dans la vallée de l’Arc et la Maurienne. On lit, avec consternation l’assassinat d’adolescents de 14 ans et de jeunes de 18 ans. En ces jours de commémoration du débarquement en Normandie, il est important de se souvenir que la Paix s’est faite dans la douleur

jeudi 6 juin 2024

 Jeudi 6 juin 2024:  Montmélian- La Chavagne - St Pierre de Soucy - Villard d’Héry - Haute-Ville - Betton-Bettonnette - Chamoux-sur-Gelon - 20,500km et 415m de dénivelé positif

Après avoir passé une agréable soirée familiale et une nuit réparatrice, nous repartons à l’heure de la rentrée de l’école pour Manoé et Ewen. Matthieu nous conduit en voiture à la sortie de Chambéry pour nous éviter une désagréable traversée de ville au milieu de la circulation automobile. 

Le Mont Granier se dresse fièrement sur notre droite. Extrémité nord du massif de la Chartreuse, ce pic qui culmine à 1933 m, s'érode. En 1248, une partie de la falaise s’est effondrée provoquant la destruction de plusieurs villages. Certains blocs de roches ont été retrouvés à 8 km dans la vallée de Chambéry. Il reste toujours dangereux. Le Mont Granier va accompagner  notre marche toute la journée. Au-dessus de Montmélian, la Roche du Guet chainon le plus méridional du massif des Bauges domine la vallée de l’Isère.



En passant sur l’Isère à la sortie de Montmélian, le massif de Belledonne se dresse au loin couvert d’un manteau neigeux reluisant sous le soleil matinal.

Nous marchons dans la vallée de l’Isère vers la vallée de l’Arc sous la surveillance des massifs de Belledonne et des Bauges. 

Le soleil nous écrase jusqu'au début de l’après-midi puis, il nous faut remettre notre pélerine pour nous protéger de la pluie qui s’invite de nouveau. 

Le chemin est varié. Les villages sont propres et bien entretenus .



Peu de maison à l’abandon. Les vallées sont assurément habitées. Nous arrivons vers 17h à Chamoux/ Gelon.


Mercredi 5 juin 2024:  Yenne -  St Jean-de-Chevelu - Bourdeau - Le Bourget du Lac - Vivier du Lac - Sonnaz - 25km et 570m de dénivelé positif



Une grosse pluie au milieu de la nuit nous a obligé à sortir précipitamment pour récupérer nos chaussures qui séchaient à l’extérieur de notre caravane- cabane, notre gîte pour la nuit. Aléas de la météo …

Nous sommes partis tôt ce matin  car nous devions passer le col du Chat pour arriver au bord du lac du Bourget. 



La Dent du Chat dresse ses crocs en face de nous. Autour d’un café à St Jean-de-Chevelu, en relisant le topo-guide des Chemins d’Assise pour cette étape, nous découvrons les deux choix pour “passer” ce col. La première, la classique, consiste à prendre le chemin du col jusqu’au sommet puis de redescendre de l’autre côté. Depuis quelques années, une seconde voie est possible. Elle consiste à rejoindre à mi-pente par des chemins bien empierrés, l’entrée du récent tunnel de sécurité qui a été créé en parallèle du vieux tunnel routier du Chat. Ce tunnel de 1,5 km qui a été construit pour répondre aux contraintes réglementaires a été aménagé pour permettre le passage des cyclistes et les piétons. Bien évidemment, nous choisissons le passage par ce tunnel pour mobilité douce. Nous “traversons”, ainsi, le col du Chat en une demi-heure sans trop d’effort.



 A la sortie du tunnel, le changement de panorama est surprenant. Le lac du Bourget s’offre sous le soleil. Le bleu du lac renforce le contraste du vert des coteaux du Massif des Bauges et le blanc des no Alpes que nous découvrons au lointain. 



Puis ce sont les rues cossues des villes de Bourdeau et du Bourget du Lac que nous traversons. Sous un soleil resplendissant, les bords du Lac pavoisent. Nous traversons une station balnéaire huppée. Les convives remplissent les terrasses des restaurants. Les bateaux, yachts ou hors-bord dodelinent devant les catways…

Après avoir longé la réserve naturelle sur plusieurs kilomètres, nous retrouvons Manoë et Ewen, nos petits enfants avec leur maman Clémentine, sur la plage des Mottets de Viviers-du-Lac prêts pour de baigner. 



Nous finissons l’étape du jour, à Sonnaz, dans la maison de Matthieu, notre fils et sa famille. Ce sera notre gîte pour la nuit.